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Sensibilisation sur les Mutilations Génitales Féminines (MGF) dans la DONGA
22 Avril 2024 | Actualités du Ministère
Le jeudi 18 avril 2024, Madame Anice GAMARI ADAM, DDASM-DONGA a été reçue à la Radio Solidarité FM de DJOUGOU, pour une émission de sensibilisation sur les méfaits de la pratique des mutilations génitales Féminines (MGF). 
Après avoir défini le concept de MGF, Madame Anice GAMBARI ADAM a expliqué que ce phénomène relève de l’héritage culturel des peuples. Il est pratiqué dans plusieurs localités du Bénin, avec une forte prédominance dans la zone septentrionale (Borgou, Alibori, Atacora et Donga). Madame Anice GAMBARI ADAM a ajouté que la coutume et la tradition sont les principaux facteurs justificatifs de la persistance de ce phénomène.
Selon ses dires, certaines communautés rattachent l’excision à la fidélité. Pour d’autres, c’est un moyen de contrôler la sexualité de la femme. D’autres encore, l’associent à tort à l’Islam. Or, on ne trouve aucune trace d’un quelconque concept de l’excision en Islam. Cette pratique est d’origine culturelle et n’a absolument aucun lien avec les enseignements islamiques.
Madame GAMBARI continue en déclarant que plusieurs autres facteurs expliquent la persistance des MGF. Il s’agit de l’analphabétisme, et les pesanteurs sociales qui se manifestent par des stéréotypes et des préjugés à l’endroit des femmes non excisées. Selon elle, c’est un phénomène qui se pratiquait sans crainte dans les communautés, parce qu’il était considéré comme un rite de passage et socialement admis.
A la suite de la présentation du contexte des MGF, Madame Anice GAMBARI a parlé de ses conséquences qui sont nuisibles à la santé physique, psychologique et à la vie sociale de la victime ; avant de présenter les voies de recours (dénonciation), que sont la police, le Guichet Unique de Protection Sociale (GUPS), l’INF, les ONG, la ligne verte 138 etc.
Pour ce qui est des sanctions, Madame Anice GAMBARI ADAM a expliqué que, le Gouvernement, soucieux du bien-être de sa population, a pris des dispositions pour réprimer la pratique en votant la loi N° 2003-3 du 3 mars 2003 portant répression de la pratique des mutilations génitales féminines en République du Bénin. 
Quelques sanctions prévues par cette loi ont été citées à savoir :
1. L’exciseur ou l’exciseuse est désormais passible d’une peine d’emprisonnement de 6 mois à 3 ans et d’une amende de 100.000 F à 2.000.000 de francs CFA.
2. Si la personne excisée est mineure (-18 ans), la peine est de 3 ans à 5 ans d’emprisonnement et d’une amende allant jusqu’à 3.000.000 de francs (art. 5).
3. En cas de décès de la victime, l’infraction devient un crime passible de la Cour d’Assises et la peine va de 5 à 20 ans de travaux forcés avec une amende de 3 à 6 millions.
Les personnes punissables sont les suivantes :
1. L’exciseur ou l’exciseuse.
2. Le complice de l’exciseur qui est puni comme lui. (art.4, 7 et 9)
Pour être plus claire, une liste des complices a été présentée et se présente comme suit :
- la personne qui a aidé ;
- la personne qui a assisté ;
- la personne qui a sollicité ;
- la personne qui a fourni les moyens ;
- la personne qui a connaissance de la préparation de l’excision et n’a rien fait pour l’empêcher sera puni pour non-assistance à personne en danger ;
- la personne qui a connaissance de la commission de l’infraction et qui n’aura pas avisé le Procureur de la République ou l’officier de police le plus proche sera punie d’une amende de 50.000 à 100.000 mille francs ;
L’article 10 fait obligation aux agents de santé tant du secteur public que privé d’accueillir les victimes des mutilations génitales et de leur assurer les soins les plus appropriés. Ils doivent en informer le Procureur de la République ou l’officier de police judiciaire le plus proche aux fins de droit.  
En conclusion, Madame Anice GAMBARI ADAM a clairement déclaré que la lutte contre les MGF n’est pas un combat contre nos mœurs et coutumes mais une stratégie de développement et du respect des droits de la femme. L’appareil reproducteur fait la fierté de la femme, du conjoint, de la famille et doit être préservé à tout prix afin d’assurer la pérennisation de la famille et de garantir l’harmonie du couple. 
Elle a clôturé son entretien en exhortant les populations à œuvrer pour l’abandon des MGF en sensibilisant et en dénonçant tous les pratiquants en vue de son éradication totale.